05 décembre, 2011

Vu et entendu à la COP17

Pour une fois, je vais écrire en Français. J'aime beaucoup parler et écrire en Anglais, mais de temps en temps il faut se souvenir de ses racines. D'ailleurs, l'idée m'est venue d'un Tunisien rencontré au stand de la France ici à Durban. Il s'est insurgé contre le fait que les évènements organisés par la France à la COP soient en anglais, et nous a fait remarquer que si la France ne défendait pas la Francophonie, personne d'autre ne le ferait. Il faut cependant admettre qu'il est incroyablement plus simple de communiquer en anglais à la COP, mais des solutions techniques existent (la traduction par exemple, on le fait bien à Bruxelles que je sache).

Avant d'écrire un vrai compte-rendu de ce que j'ai vécu à la COP (qui viendra probablement ce soir) depuis le dernier billet, je voudrais juste raconter quelques anecdotes marquantes de ces quelques derniers jours.

D'abord, ma préférée. Je me trouvais au niveau du stand d'une ONG basée au Bangladesh et qui s'occupe principalement d'adaptation au changement climatique. Le représentant de l'ONG et moi commençons à discuter du Bangladesh et de sa vulnérabilité extrême à la montée du niveau des eaux. On en arrive aux solutions qui peuvent être mises en place pour aider les populations à s'adapter. L'homme me dit que, par exemple, son ONG aide les gens à acheter des canards pour remplacer les poules. Votre serviteur, passablement dubitatif, se dit en bon sudiste que le canard est effectivement bien meilleur que le poulet, mais peine à trouver une utilité à la chose. Cynique, il se dit même que c'est bien la peine de donner de l'argent à des ONG si c'est pour faire ce genre de choses. Par curiosité, je lui demande donc quelle est l'utilité de la chose. 

L'homme me regarde, incrédule, et me dit: "Well, you know, ducks float". 

Ensuite ma préférée dans le stupide. J'étais ce weekend à une conférence sur le climat qui réunissait des grands groupes internationaux. Dans le cadre d'un panel, un cadre-dirigeant d'une grand entreprise française déclare, avec un aplomb admirable, que "le charbon est une énergie propre". Stupéfaction dans le panel et dans la salle. La modératrice, Mary Robinson, lui répond "I'm not sure anyone in this room believes that". Fier d'être français, toujours.

Une autre anecdote, plutôt une clé de compréhension de l'Afrique du Sud, m'a été fournie par mon chauffeur de taxi préféré, Chris. En arrivant au niveau d'un quartier en bord de mer, je lui fait remarquer qu'il y a un grande quantité de restaurants indiens dans le coin. Il me répond : "Bah, n'essaye même pas, ils sont tous tenus par des Nigérians". Votre serviteur, pour qui la surprise devient une habitude, lui demande comment il explique cet état de fait. D'après Chris, les restaurants indo-nigérians sont en fait des couvertures pour des activités plutôt louches et totalement criminelles. "Where there are Nigerians, there's crime". Grosse ambiance. 

Du coup, pour ne pas financer la mafia de Durban, j'ai été manger un burger. 



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